Round 3: Benoît vs Mandor

Tentative de putsch à la FAPM (dont on ne sait toujours rien...)

Les mots:

• néocolonialisme
• Madone
• antiasthmatique
• narval
• clarinette
• derechef
• bidouille
• pif
• patate
• péronnelle
  

Les notes:

La transfiguration de la Madone

C'est l'histoire d'une Madone qu'avait plus ses cachets.
Elle toussait, elle toussait... mais y avait plus d'cachets !
En v'la du souci car pour jouer d'la clarinette
Faut pas tousser, sinon, la clarinette se pête.

Sans espoir et sans pilules antiasthmatiques
Elle but des litres de pif, du qui tâche et qui pique.
Elle s'engagea dans la navale sur un coup d'tête
Qu'elle regretta même pas vu qu'elle était trop bête.

Elle partit derechef, et, l'grand air et les mouettes,
Les patates et autres bidouilles tellement super chouettes,
Vinrent à bout de sa toux à dix-neuf heures pétantes.

Elle se fendit alors d'une thèse épatante
Sur l'anticolonialisme et sur le pif qui pique
Et s'transforma bientôt en péronnelle épique.

Benoît

Une explosion assourdissante retentit sur le petit chemin.
Boum !!!
John Deuf, tranquillement assis sur son minuscule perron (qu’on appelle dans les milieux autorisés, un peronnelle) sursauta puis referma son livre « La madone des sleeping » de son auteur préféré : Maurice Dekobra. Il lui fallait au moins cette bombe thermonucléaire pour lui faire cesser la lecture de ce roman passionnant. Les aventures d’une jeune veuve aux mœurs scandaleuses et libérées mais aux finances en berne qui séduit un camarade, délégué des bolchéviks à Berlin, pour obtenir l’autorisation d’exploiter ses champs de pétrole… Un beau portrait d’une femme qui arpente comme en son jardin de patates, les territoires à peine découverts de la psychanalyse et du socialisme révolutionnaire. John, derechef, regarda le chemin. Il vit poindre à l’horizon, de l’agitation et un bruit insensé. La poussière générée par la terrible déflagration le fit éternuer.
-Atchiiiii ! Atchiiiiiiii !
John n’en pouvait plus car il était allergique à toutes sortes de choses et principalement à la poussière.
Hop ! Direction la salle de bain pour mettre la main sur son flacon d’eau de Cologne Alice, un tout nouveau antiasthmatique très efficace qu’il avait trouvé lors d’un voyage aux Pays des Merveilles.
Ouf, ça y est ! Le flacon est là. Il se badigeonna donc le nez au cologne Alice, ce qui lui fit le plus grand bien.
-C’est clare i nette, ça fait du bien au pif ! se dit-il à lui-même, comme pour conforter Mandor, (c'est-à-dire moi-même) dans sa phrase précédente (et sachant très bien qu’il avait des mots à placer de manière judicieuse et discrète dans son texte pour doser de manière criante son défieur, le gentil Benoît, qui ne savait sans doute pas, le pauvre, à qui il s’en prenait).
John Deuf, désormais calmé par l’élixir regarda par la fenêtre et se mit à rire aux éclats.
-Ha Ha ! Les chars, que je vois devant ma tranquille maisonnée, les pétards qui explosent dans tous les sens, c’est tout à fait normal ! Nous sommes le Mardi Gras… c’est donc le Carnarval.
John sortit pour mieux voir le défilé et se mit à chanter à tue tête :
-Mardi gras
Mardi gras est mort
Il faut l'enterrer
Sa femme qui pleure
Faut la consoler
En une, en deux, en trois,
Saute Mardi gras.
Soudain, il reçu un choc brutal.
Il se toucha le ventre.
-Mon bide… ouille ! Ca fait mal. Quel est l’abruti qui a lancé si maladroitement ce paquet de bonbon ?
-C’est moi ! répondit une grosse voix. Je suis le Roi du Carnarval, et je vous prie de bien vouloir cesser vos chants ridicules. Vous dérangez les mômes !
John Deuf rentra chez lui, vexé puis replongea dans son livre.
Non, décidément, la vie n’était pas un long fleuve tranquille.

Mandor