- Jessica Rabbit
- Équité
- Pneumonie
- Nécessairement
- Crucifié-e
- cimes
- idiosyncrasie
- éclair
- jardinier
- Wagner
Les notes:
-Halte aux VRP-
Vous deviendrez le jardinier de votre créativité qu'ils disaient, vous développerez une sensibilité artistique phénoménale qu'ils disaient, vous atteindrez très bientôt les cimes de la gloire internationale qu’ils disaient. Et en plus, pour chaque boîte de gélule Soprano Plus (R) aux extraits de clef de sol et à la résine de point d’orgue achetée, dix centimes d’euros seront reversés à l'Interdépartementale Franche-comtoise contre la dépression paranoïde des enfants atteints de pneumonie, qu’ils avaient ajouté.
Ben je me suis bien fait avoir, entre nous. C’était un dimanche après-midi, ils étaient deux, vêtus d’un costume trois pièces digne du Joker de Batman ils ont frappé à ma porte, et moi, pleine de confiance envers mon prochain, j’ai ouvert.
Grave erreur.
Remarquez, j’aurais dû me méfier dès le départ. Parce que des gens qui viennent chez vous comme ça, qui vous font des compliments sur votre aspect physique et votre charme ravageur alors que votre teint livide et votre peignoir vert bouteille évoquent bien plus la dégaine d’une vielle alcoolo albanaise que celle de Jessica Rabbit, c’est nécessairement louche.
Mais j’ai été imprudente, j’ai abaissé la garde. Enfin pas immédiatement non plus. Car faut pas croire, j’ai tenté de résister, et vaillamment : je ne sais même pas distinguer un opéra de Wagner du générique de la Starac, que je leur ai dit, aussi comment voulez-vous que j’aie un quelconque avenir en tant que cantatrice, non mais franchement. Cependant ils m’ont eue à l’usure. Vous avez exactement l’idiosyncrasie qu’il faut pour ce produit, Soprano Plus (R) fera des miracles sur vos cordes vocales, à vous les têtes d’affiche de l’opéra baroque, il n’est jamais trop tard pour s’accomplir, etc, etc. De vrais professionnels de l'arnaque au porte-à-porte, vils, sournois et sans moralité ni sens de l’équité aucuns.
Et au final, j’ai cédé. Je leur ai acheté un lot de deux cent vingt-deux gélules au prix spécial découverte de cent quarante-huit euros cinquante la boîte de onze, comme ça, pour voir. Après tout, il est bon de se réaliser artistiquement parlant, il faut aller jusqu’au bout de ses rêves, pourquoi pas moi, même si chanteuse d’opéra c’est vrai je n’y avais jamais pensé auparavant, m’enfin il n’y a pas de raison au fond, ce n’est pas une si mauvaise idée que cela, que je me disais.
Ensuite, ils sont partis, l’air content. Moi, je pensais qu’ils se réjouissaient de mon bonheur à venir, de ma célébrité future et tout ça. Alors, j’ai avalé mes sept gélules de la journée, comme prévu. Puis j’ai attendu. Puis j’ai essayé de chanter. Mais rien n’est venu. Rien. Même pas sous la douche. Et à l’instant précis où, crucifiée d’angoisse sous le robinet d’eau chaude de la baignoire j’essayais d’entonner le solo d’Isolde, j’ai dans un éclair de lucidité compris que quand ils me disaient, une fois riche et célèbre vous ne nous oublierez pas mademoiselle, vous nous signerez des autographes hein, et ben ils se foutaient de moi, ces salauds.
Ben je me suis bien fait avoir, entre nous. C’était un dimanche après-midi, ils étaient deux, vêtus d’un costume trois pièces digne du Joker de Batman ils ont frappé à ma porte, et moi, pleine de confiance envers mon prochain, j’ai ouvert.
Grave erreur.
Remarquez, j’aurais dû me méfier dès le départ. Parce que des gens qui viennent chez vous comme ça, qui vous font des compliments sur votre aspect physique et votre charme ravageur alors que votre teint livide et votre peignoir vert bouteille évoquent bien plus la dégaine d’une vielle alcoolo albanaise que celle de Jessica Rabbit, c’est nécessairement louche.
Mais j’ai été imprudente, j’ai abaissé la garde. Enfin pas immédiatement non plus. Car faut pas croire, j’ai tenté de résister, et vaillamment : je ne sais même pas distinguer un opéra de Wagner du générique de la Starac, que je leur ai dit, aussi comment voulez-vous que j’aie un quelconque avenir en tant que cantatrice, non mais franchement. Cependant ils m’ont eue à l’usure. Vous avez exactement l’idiosyncrasie qu’il faut pour ce produit, Soprano Plus (R) fera des miracles sur vos cordes vocales, à vous les têtes d’affiche de l’opéra baroque, il n’est jamais trop tard pour s’accomplir, etc, etc. De vrais professionnels de l'arnaque au porte-à-porte, vils, sournois et sans moralité ni sens de l’équité aucuns.
Et au final, j’ai cédé. Je leur ai acheté un lot de deux cent vingt-deux gélules au prix spécial découverte de cent quarante-huit euros cinquante la boîte de onze, comme ça, pour voir. Après tout, il est bon de se réaliser artistiquement parlant, il faut aller jusqu’au bout de ses rêves, pourquoi pas moi, même si chanteuse d’opéra c’est vrai je n’y avais jamais pensé auparavant, m’enfin il n’y a pas de raison au fond, ce n’est pas une si mauvaise idée que cela, que je me disais.
Ensuite, ils sont partis, l’air content. Moi, je pensais qu’ils se réjouissaient de mon bonheur à venir, de ma célébrité future et tout ça. Alors, j’ai avalé mes sept gélules de la journée, comme prévu. Puis j’ai attendu. Puis j’ai essayé de chanter. Mais rien n’est venu. Rien. Même pas sous la douche. Et à l’instant précis où, crucifiée d’angoisse sous le robinet d’eau chaude de la baignoire j’essayais d’entonner le solo d’Isolde, j’ai dans un éclair de lucidité compris que quand ils me disaient, une fois riche et célèbre vous ne nous oublierez pas mademoiselle, vous nous signerez des autographes hein, et ben ils se foutaient de moi, ces salauds.
La musique Comment dire ça ? c’était un truc d’enfer C’est un peu le grésillement d’un néon lorsqu’il cliquette, hésite et tergiverse. Quelque chose comme la bande originale de Grease. et on ne sait jamais tu vois, s’il va exploser ou non. Tu vois ? Un truc terrible Ou l’ouverture de l’Or du Rhin de Richard Wagner. mais pour emballer c’est plus efficace que Wagner. Ca ne fait pas un pli. Puis, la lumière du néon. Ce machin, c’est là-dessus que Buzz l’éclair emballait Jessica Rabbit. C’est dire. Malgré le casque et la tenue Cette lumière blanche, un éclair sous la pluie comme les yeux de Jessica Rabbit. plus rédhibitoire que mes chaussettes bigarrées. On dirait un hôpital de mauvaise humeur. Un jour de pluie. J’étais jaloux comme un pou, nécessairement. Avec tous ces néons qui grésillent partout et les pieds dans les sabots les talons qui tapent. Oui qui tapent et tic tic tic dans les couloirs partout dans les étages et les ascenseurs qui se bloquent nécessairement entre les étages et les tableaux lumineux. Je la regardais du coin de l’œil et restais tétanisé. La toux, mélange sans aucune équité de nicotine et d’une pneumonie contractée un soir de pluie m’empêchaient d’assurer. Les tableaux lumineux illuminent les salles de garde et les couloirs et les chambres et les salles d’attente avec les chaises en plastique vert comme les bottes du jardinier et les porches et c’est toujours quand c’est la nuit et qu’il faut les néons partout partout qui réfléchissent tout ; le moindre coin sombre disparaît, des cimes aux sous-sols ce n’est plus possible d’avoir de l’ombre et tout ça, ça continue et ça dure des heures et tout ça ce n’est qu’une légère digression. Et la trouille aussi. Une incise, un truc un peu poétique je veux dire. Les néons, oui. Je regardais ses yeux Les pires, ce sont les blancs. si beaux si ronds et sa tête un peu, elle aussi, Tu sais cela me fait penser à cette installation de Dan Falvin terrible. Celle à hauteur d’homme. Dans l’angle, avec les quatre néons rouges comme une goutte d’eau. Cette fille, sa tête En triangle peut-être équilatéral. Question d’équité, c’est une goutte d’eau. Oui. Et je me retrouvais une nouvelle fois comme le chien du jardinier à faire du tourisme Un truc sur la mort. sur les cimes du désespoir. A chacun son idiosyncrasie, Ce sont les crépitements, le pire. Dans le néon. à moi la crise de sinistrose crucifiée tant de fois. Parfois je me dis que le néon, c’est vivant. Ca bourdonne, comme une pneumonie crucifiée, un néon. Je décidais d’allumer une Winston for winners Un peu comme un gros insecte oblong. histoire de faire passer le truc. Mais électrique. Quelque chose comme ça. Puis Tu sais le néon, c’est un gaz noble. C’est son idiosyncrasie au néon, la noblesse. j’osais Pour ainsi dire. un peu m’approcher après sa danse et va savoir pourquoi à elle aussi, je parlais des néons. C’est le plus léger, il possède quarante fois la capacité de réfrigération de l'hélium liquide. Tu vois comment c’est sérieux un peu.
20 commentaires:
Bon, euh, si je peux me permettre, j'ajouterais juste une petite précision: nous nous étions imposé - enfin FB avait suggéré que nous nous imposions, et moi j'avais accueilli favorablement la requête en question - une contrainte supplémentaire: que le texte fasse exactement 2999 signes.
Bon, je dis pas ça pour faire mon intéressante, mais juste histoire de dire, hein...
Heu... C'est vrai, oui. [Catherine] et moi nous sommes amusés à ajouter cette contrainte.
Voilà, voilà.
vous vous êtes bien compliqué les choses, dites moi ............ :-)
ai voté pour le(s) meilleur(s) !
hé hé!! très très original les liens hypertextes! après les photos...on est passé à la Blogbattle version 2.0???
:)
par contre...euh....non rien. :)
Pas mal comme contrainte !
Moi je suis partisan des notes courtes, c'est encore plus difficile de caler tous les mots dans ce cas !
Bon effort à tous les 2 mais après ma défaite, je soutiens les garcons :-)
Putain, une pneumonie crucifée, carrement !!!!
Bravo !
mais c'est quoi cette photo quand on clique sur cimes ???!!!!!!!!!!!
>>> Catherine: hé hé 2999 signes....et c'est QUI qui pleure en faisant la mise en page après hein???....ça c'est pas le coloc', c'est sûr...(lui il boit des bières et après il veut qu'on joue au caps'..) :)
>>> Frozen Boy: vive le multimédia! félicitations à vous 2 en tout cas!
>>> Zapata: euh..rien en fait! :)
>>> Bambi: oui la blogbattle prend une autre dimension! :)
>>> Greg: espèce de mysogine!!! Tu sais que tu vas nous obliger à te remettre à ta place hein...les filles...préparez la baguette, y'a Greg qui en redemande...
(oulà, devient un peu sado-maso ce blog...) :)
je ne sais pas ce que vous lui reprochez à la pneumonie crucifiée...m'enfin.... :-)
Amandine > Bah normalement cimes ouvre un joli toit fait de lattes blanches... Mais je constatais ce matin un léger problème... Que vîtes-vous lorsque vous cliquâtes ?
Balbc > Je suis désolé, vraiment, des complications que [Catherine] et moi apportons. (Oui, oui, je mens)
[Catherine] > Courage [Catherine], Catherine et Alice sont avec vous : vous êtes déjà trois contre moi...
je croyais que Sim etait mort mais je vois qu'il est au trou du cul du monde ...!(je vais vomir et je reviens)
Ph& Vous vîtes, vous aussi, une merde sur les cimes, c’est ça ? Je suis confus, vraiment...
Frozen Boy> le link de "cimes" donne une profondeur inattendue à ta note ... :)
PS : je sais, chuis lourd mais bon, après avoir vomi un grec, c'est normal ... ou pas ! Parce qu'en fait, je devrais me sentir plus léger, non? ... Raaaaaaah, je m'auto-saoule !!! :)
j'commence a en avoir plein les bottes de Volver...
Evidement aprés avoir lu les comms, j'ai cliqué aussi sur "cimes"... Ludo t'as une notion de la profondeur toute particulière !
4Largo> Je sais. On atteint le fond, là ... :)
>>> 4Largo: il faut excuser Ludo il prend des pop up euh des popptrucs en ce moment! et en plus il faitdes mélanges avec du benco et de la vit C... :)
>>> Ludofj: file dans ta chambre! :)
BalbC> j'ai Santos en ligne : il te fait dire que les manips du 2ème sous sol ne sont pas finies et qu'au lieu de passer ton temps au tel, tu ferais mieux de te remettre au boulot sinon, c'est mise à pied direct ! Et là, il dit des trucs en espagnol, j'comprends rien ... :)
>>> Ludo: coup bas!! euh, j'arrive chef....:)
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