- á donf
- chut !
- oxymore
- suinte
- verrou
- synésthésique
- bouillotte
- tarte à l’ail
- oxymore remplacé par rutabaga!
- Champollionnesque
Les notes:
-Mots meurtriers-
« A donf ! » je te disais. « Il faut vivre à donf ! »
« Rien à foutre du qu’en dira t-on, agrippe tes rêves, vis ta folie ! »
La vie est partie, chassée par ta folie.
Pour d’obscures raisons, tu te perdais en éloges sur ma boulimie de vie et la régularité de mes traits. Moi, ton Idole. Tu voulais briller. Tu me voulais spectatrice unique de ta réussite : séance privée, invitation VIP, loge d’honneur de ton succès. Tes papiers t’avaient rendue célèbre, les charognards en mal d’identité s’arrachaient tes livres par milliers. Tu le jurais.
Enfin je pourrai à mon tour t’admirer…Tu l’espérais. Sombres connes.
Tes mots. Tes maux que je n’ai pas su déchiffrer, écriture champollionesque asphyxiée par tes délires synesthésiques et schizophréniques. Tes papiers virevoltaient telles des guêpes sans ailes pour s’échouer dans les méandres de tes phantasmes.
Glacée, je te disais : « Sandrine, tout ça n’est pas réel. C’est dans ta tête ».
Pauvre folle.
Cannibale de ta propre vie
Soudain tu me haïssais, tu crachais que j’avais changé, que mon cœur était creux et sec. Que j’étais vulgaire et dégénérée, moi, ton icône déchue, avilie par le lit des hommes. Me désirais-tu ?
Alors, à tous, j’ai hurlé : « Elle est folle ! S’il vous plait ! Elle est en danger ! Sauvez-la ! » . Ma voix a détruit ce jour ton paradis rêvé et laissé échapper aux yeux de tous les blattes infectes de ton cerveau malade. J’ai jeté ton masque aux fauves sanguinaires de réalité.
Tous m’ont condamnée : «Chut ! Tu mens ! ». Forcément.
Dans l’arène ils m’ont jetée. J’avais sali leur Reine.
Dans la fosse je t’ai précipitée. Traîtresse que je suis. Mauvais public de ton roman.
Le pus de mes remords suinte dans cette gorge qui t’a tuée. Car la machine infâme avait pris place et s’emballait perfidement, écrasant un à un les dominos de ton esprit et de tes vies.
Quand le bois qui te portait s’est enfoncé dans la terre, aucun ne m’a fixée. Mes yeux criaient sourdement : « Assassins ! ». Vain oxymore, puisque nous tous, juges et coupables.
Verrou sur ma douleur.
Sur ce lit, à l’aube, tu crèves, diaphane, les cheveux collés de ta sueur aigre. La chimie et l’alcool serpentent doucereusement dans ton sang tiède. Quelques veines tressautent.
Après, ton corps est froid. Les chairs pourries, bouffées par les grouillants, transpercées par les racines. Triste rutabaga desséché.
N’aie pas peur. J’ai cuisiné une tarte à l’ail pour repousser les vampires, les zombies et les fauves. Ne tremble pas. Je pose une bouillotte sur ta poitrine, là, tout près de ton cœur. Tu veux écrire ? Donne-moi ta main que je la réchauffe. Tu ne parviens pas à achever ton texte ? Signe-le simplement, morte vivante, et souffle-moi un peu de ton encre pour tacher le blanc du papier.
Je leur dirai à tous que tu avais du talent et que tes maux me font toujours pleurer.
Fini la sensation lourde d’être une bouillote difforme, une sylphilde obscène, un oxymore de féminité.
Fini les odeurs acres de tarte à l’ail que son corps suinte quand la nuit tombe, quand la journée a été trop chaude, trop lourde .
Fini cette œuvre champollionnesque qu’elle porte en elle, parfois malgré elle, comme un bon petit soldat qui fait son devoir, envers et contre tous, comme une artiste d’imposture.
Cette fois il faut y aller. Vraiment. Faut pousser à donf, pour l’expulser, le jeter à la gueule du monde, pour qu’il sorte son monstre chéri, redouté et désiré, son rutabaga tant attendu, sa perpétuité consentie.
Le nouveau-né exulte son cri primal.
« Rien à foutre du qu’en dira t-on, agrippe tes rêves, vis ta folie ! »
La vie est partie, chassée par ta folie.
Pour d’obscures raisons, tu te perdais en éloges sur ma boulimie de vie et la régularité de mes traits. Moi, ton Idole. Tu voulais briller. Tu me voulais spectatrice unique de ta réussite : séance privée, invitation VIP, loge d’honneur de ton succès. Tes papiers t’avaient rendue célèbre, les charognards en mal d’identité s’arrachaient tes livres par milliers. Tu le jurais.
Enfin je pourrai à mon tour t’admirer…Tu l’espérais. Sombres connes.
Tes mots. Tes maux que je n’ai pas su déchiffrer, écriture champollionesque asphyxiée par tes délires synesthésiques et schizophréniques. Tes papiers virevoltaient telles des guêpes sans ailes pour s’échouer dans les méandres de tes phantasmes.
Glacée, je te disais : « Sandrine, tout ça n’est pas réel. C’est dans ta tête ».
Pauvre folle.
Cannibale de ta propre vie
Soudain tu me haïssais, tu crachais que j’avais changé, que mon cœur était creux et sec. Que j’étais vulgaire et dégénérée, moi, ton icône déchue, avilie par le lit des hommes. Me désirais-tu ?
Alors, à tous, j’ai hurlé : « Elle est folle ! S’il vous plait ! Elle est en danger ! Sauvez-la ! » . Ma voix a détruit ce jour ton paradis rêvé et laissé échapper aux yeux de tous les blattes infectes de ton cerveau malade. J’ai jeté ton masque aux fauves sanguinaires de réalité.
Tous m’ont condamnée : «Chut ! Tu mens ! ». Forcément.
Dans l’arène ils m’ont jetée. J’avais sali leur Reine.
Dans la fosse je t’ai précipitée. Traîtresse que je suis. Mauvais public de ton roman.
Le pus de mes remords suinte dans cette gorge qui t’a tuée. Car la machine infâme avait pris place et s’emballait perfidement, écrasant un à un les dominos de ton esprit et de tes vies.
Quand le bois qui te portait s’est enfoncé dans la terre, aucun ne m’a fixée. Mes yeux criaient sourdement : « Assassins ! ». Vain oxymore, puisque nous tous, juges et coupables.
Verrou sur ma douleur.
Sur ce lit, à l’aube, tu crèves, diaphane, les cheveux collés de ta sueur aigre. La chimie et l’alcool serpentent doucereusement dans ton sang tiède. Quelques veines tressautent.
Après, ton corps est froid. Les chairs pourries, bouffées par les grouillants, transpercées par les racines. Triste rutabaga desséché.
N’aie pas peur. J’ai cuisiné une tarte à l’ail pour repousser les vampires, les zombies et les fauves. Ne tremble pas. Je pose une bouillotte sur ta poitrine, là, tout près de ton cœur. Tu veux écrire ? Donne-moi ta main que je la réchauffe. Tu ne parviens pas à achever ton texte ? Signe-le simplement, morte vivante, et souffle-moi un peu de ton encre pour tacher le blanc du papier.
Je leur dirai à tous que tu avais du talent et que tes maux me font toujours pleurer.
-Naissance-
Ça y est, le verrou va céder. Elle le sent. Cette fois elle en est sûre.
Cette expérience synesthésique improbable qu’elle vit depuis des mois touche à sa fin. Enfin.
Ça y est, le verrou va céder. Elle le sent. Cette fois elle en est sûre.
Cette expérience synesthésique improbable qu’elle vit depuis des mois touche à sa fin. Enfin.
Fini la sensation lourde d’être une bouillote difforme, une sylphilde obscène, un oxymore de féminité.
Fini les odeurs acres de tarte à l’ail que son corps suinte quand la nuit tombe, quand la journée a été trop chaude, trop lourde .
Fini cette œuvre champollionnesque qu’elle porte en elle, parfois malgré elle, comme un bon petit soldat qui fait son devoir, envers et contre tous, comme une artiste d’imposture.
Cette fois il faut y aller. Vraiment. Faut pousser à donf, pour l’expulser, le jeter à la gueule du monde, pour qu’il sorte son monstre chéri, redouté et désiré, son rutabaga tant attendu, sa perpétuité consentie.
Le nouveau-né exulte son cri primal.
14 commentaires:
Face à tant de dextérité et de style...Dur...Très dur de voter !
Euh...Scotché la je suis...(...)
Magwann nous emmene t'elle dans un délire visceral à la limite de la schizophrénie la plus totale ? Ou comment la création réveille avec violence les contradictions de l'être à lui en déchirer en deux sa propre psyché...Il me semble qu'on accède ici par la grâce du délire à toute la démesure d'un esprit révolté qui se réveille de trop d'auto-soumission et d'energie trop longtemps tenue, étouffée. Et c'est beau, le réveil d'une artiste juste après le combat intérieur...Forcement c'est intime, fort et convulsif. magnifique.
D'un autre côté Aodaï, qui fait court, incisif, d'une précision froide et chirurgicale. Utilise les mots avec économie (Une véritable difficultée à ce jeu). Pourrait s'en tenir à cette dextérité dans les phrases, mais non, parvient à nous raconter une histoire...Et quelle histoire ! Pas la moindre ! Une histoire de mise au monde, une histoire d'endurance et de souffrances endurées...Et ça fini dans le silence, quand il n'y a plus rien à dire, quand il n'y a plus les mots, quand il n'y plus qu'a se résoudre à la contemplation d'un monde.
Et on est censé faire quoi nous avec ça ?? cliquer pour l'une ou l'autre dans le petit bloc noir la en haut ? Sans moi. Impossible...Elles ont été toute deux au delà de la mesure du jeu. Il y a quelque chose qui est dépassé.
On verra jamais mieux ici. La blogbattle c'est fini...consommé, fini. La sève est prise. Fermez tout. Elles nous ont tout laminé notre petite marelle à nous.
On leur a donné de la boue, elles en ont fait de l'or...
>Lilylune : merci pour nous :-)
>Fishturn: j'ai chialé ce matin en lisant ton commentaire (oh pas longtemps parce qu'après j'ai pensé au lapin de Balbc monté sur patins à roulettes au-dessus d'une télé. Et alors il dansait le hip hop avec un cerceau fluo autour du bide en poussant des petits cris hystériques). J'en dirai pas plus.
>Madame Oreille : et ton message autant de jolies paillettes qui tintent à nos oreilles..
>>> Magwann: mais comment tu as eu cette vidéo???? je ne comprends pas... :)
>>> Fishturn: ... sans voix je reste! :)
>>> Magwann et Aodai: quitte à me répeter, vos notes sont très très belles... :)
moi j'aimeeeeeeeeeeeee! :)
mais je ne peux pas voter....le coloc il dit que c'est pas éthique...
Effectivement, c'est pas éthique pour nous, Blogbattle Team, de voter. Mais le duel est à hauteur de nos espérances ! Mme Oreille a tout dit ... :)
Je ais pas. Franchement, je sais pas. Rien à dire. Rien à ajouter. C'est du talent pur des deux côtés. Je tire mon chapeau et je ne vote pas. respect m'sieurs dames. Il en faut en ce bas monde.
whoaouw, c'est très fort. Bravo aux deux artistes, avec un penchant pour Magwann qui a réussi un travail intime et libérateur sur un moment très éprouvant de sa vie...c'est très touchant! Respect.
Ben comme les autres comms : ça côtoie les sommets !
Une légère préférence pour Aodai, parce qu'en lisant je l'ai imaginé sortir le monstre chéri avec plein de frissons dans le dos...
Bravo Magwann il est superbe ton texte. Chapeau bas!
A tous : merci pour vos commentaires, y a un verrou qu'à sauté je crois et ça me donne envie d'écrire encore plus.
Merci spécial à nos gentils organisateurs.
A quand une grande teuf blogbattle Balc, avant que tu partes j'espère?
Aodai: Plus qu'un bravo, un grand merci à toi pour ce moment de frissons.
Ce qui m'interroge par-dessus tout c'est que nous avions proposé chacune de notre côté, et de manière fortuite, le mot oxymore. Et bizarrement nos deux textes sont liés par l'oxymore le plus ultime: vie-mort ou mort-vie
Je suis d'avis qu'on annule les votes parce qu'au fond, nos textes sont indissociables l'un de l'autre.Ce cycle qu'on ne peut briser, nécessaire.
Je demande aux GO si on peut faire exception pour cette fois et jouer pour du beurre?
En revanche,Aodai, je veux bien t'affronter dans le lancé de lapin!( Balbc comptera les poils, pardon, les points :-).
Et puis oui! Une teuf blogbattle organisée par nos GO préférés!
pas pu vous départager...
vous êtes fortes Mesdames...très fortes...TROP fortes! je suis bien contente d'avoir ouvert le bal avec Ludo et de ne pas avoir eu à affronter l'une de vous! :) (me serais pris une de ces peignées...)
Alors pour une soirée Blogbattle...l'idée me plait bien! avant le 28 février...je vais voir avec mon coloc!
tu sais Magwann, on ne rit plus quand ces choses arrivent. risorius et zygomatiques deviennent flous, mous. une meilleure amie, une partie bye la vie. y'a rien qui fait plus mal que ça, ko sur le plancher.
Ce texte, pourrait être le début d'un monologue pour la scène. mixé avec de la zik et de floues filantes images. et à la fin ... j'entends la mer avaler les oursins et gueuler les baleines.
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