lundi 12 février 2007

Round 8: EmilieG vs LilyLune

Les mots:
  • Consensus
  • Luxure
  • Adipeux
  • Peccadille
  • Hallucination
  • Schizophrène
  • Rizière
  • Taille-crayon
  • GI
  • Marmelade


Les notes:


Dans le cabinet d’un psychiatre :

Le psychiatre, d’un air convaincant : « Ces délires chroniques altèrent votre personnalité, monsieur. Vous êtes schizophrène et vous devez l’accepter. Votre maladie ne cesse de dégénérer depuis votre adolescence. A 15 ans, vous avez commencé à avoir une obsession incoercible et irraisonnée pour les rongeurs. Vous preniez alors vos dents pour un taille-crayon et vous sculptiez des stylos à coup de canines. Puis votre éveil à la luxure vous a conduit à apeurer une jeune fille, que vous avez ligotée, contre son grès, et recouverte de marmelade, en critiquant sa bouche molle et adipeuse qui vous insupportait. Je vous rappelle tout de même que ce douloureux épisode a donné suite à une plainte et que votre casier judiciaire n’est plus vierge désormais. Mais le plus inquiétant est que, récemment, vous avez été victime d’hallucinations. En pleine crise de delirium, vous avez été convaincu que GI Joe vous poursuivait dans une rizière, une mitraillette à la main. Votre mère vous a retrouvé recroquevillé, en pleine confusion mentale, bégayant et tremblotant. Reconnaissez que ces mirages visuels et auditifs sont loin d’être des peccadilles. Il est donc impératif de trouver un consensus pour éviter un internement en hôpital psychiatrique. La parade est sans nul doute un traitement médicamenteux, mais je vous préviens d’avance, les soins risquent d’être lourds à supporter au quotidien. »

Le schizophrène, d’un air convaincu : « Les fous trouvent grisant de léviter entre l'illusion et la réalité, mais moi, je n’y prends aucun plaisir. Alors, vous voyez bien docteur que je ne suis dément. »




Un souvenir qui me hante.
Sur le bureau une esquisse le fige en pleines et déliés. Encre noir, page blanche, fusain d’or, taille-crayon écarlate l’assistent.
Un peu comme dans un rêve, je la revois, la devine, la dissimule en mon âme…elle marche nus pieds au milieu de la rizière.
Je devine dans la retenue de son chignon, le flot sauvage de sa chevelure ébène.
Au milieu des eaux stagnantes, les volutes de brumes froides s’attachent à ses chevilles et grimpent toujours plus haut, collant sa robe blanche à son corps de femme.
Sur la rive, un homme la voit, le désir dominant au fond de la gorge.
La carrure de ses épaules, les couleurs de ses vêtements et surtout le reflet féroce de son regard, m’évoque un GI prêt à faire d’elle un territoire sanglant où s’ébattre brutalement. Le visage adipeux, il passe le bout de sa langue sur sa lèvre inférieur comme si elle n’était que marmelade à étaler sous son envie de luxure.
Mes pieds s’enfoncent dans l’eau, glissent comme deux poissons aux écailles pâles, filant vers mon étoile.
Mes mains se posent sur ses hanches, remontent sur sa taille, froissant le tissu nocturne. Révéler la naissance de sa jambe, la finesse de sa cheville et le galbe de sa chaire.
L’homme sur la rive se fait plus menaçant, phare balayant mon amour irrationnel.
Machette à sa ceinture, virilité sauvage prêt à défaire l’expression de ma sensualité. On ne s’égare pas sur ce chemin, il s’en fera le gardien.
Le consensus s’efface ne laissant que la violence du combat. Il y a des amours qu’il ne naît pas ou qui se doivent d’avorter aux premières lueurs du jour. Fantasme maudit.
Son parfum s’insinue en moi, déflorant mes entrailles à jamais. Mélange unique de cannelle et de lotus qu’elle seule sait exsuder. Elle s’appuie contre moi dans un ultime relâchement.
La fleur écarlate qui s’enracine sur son ventre pour éclore sur le blanc virginal de son vêtement prend des allures d’hallucination.
La mort prend des allures de peccadille. Le silence, l’indifférence et l’homme qui me l’arrache, refermant mes mains sur le néant.
Elle n’est plus. Je deviens elle. A moins qu’elle n’est toujours été moi…
Où je commençais elle finissait.
J’ai l’amour schizophrène.




15 commentaires:

balbc a dit…

Et c'est parti... :)

Anonyme a dit…

Moi je dis: girl power!

Anonyme a dit…

Ben moi, j'suis fana du texte de Lilylune...c'est ce qu'on pourrait appeler un "suicide du sondage" pour moi, mais faut être honnête, elle a de la plume. ^_^
Et viva el "Girl power"!!!

Anonyme a dit…

Wouaou! super les filles, coup de coeur pour lililune ! Magnifique ton texte.

Anonyme a dit…

M'en vais me suicider à ta prose Emilie, pour la peine ! :p

Anonyme a dit…

Coup de foudre pour Lilylune. Sensuel. déroutant. j'en suis tout chose.
Chapeau.

Anonyme a dit…

moi j'adore les deux, différents mais prenants ^^
bravo les filles!

Anonyme a dit…

Merci Lilylune, merci Suny...en tous cas, ce petit sondage nous révèle une chose: les duels entre nanas, ça botte les visiteurs de ce blog. Mais pourquoi donc?!?! ô_Ô

Fishturn a dit…

Impressionant. Les deux. Moi Lilylune aussi.

Girl power, girl power, non mais y en a qui s'emportent là ! Ludo ! il est temps de remettre un peu de testosterone dans tout ça !

Anonyme a dit…

Oui, c'est ça Ludo: remets-nous un peu de testosterone, qu'on en fasse du pâté de lapin!

ok, je sors...
:-)

Anonyme a dit…

J'ai bien aimé l'amour schizophrène, Lylilune donc.

Anonyme a dit…

Les deux textes sont superbes ... j'arrive pas à voter ... Bravo les filles !!!!!!

balbc a dit…

Il n'y a pas à dire...les filles sont fortes tout de même... :)


PS: Magwann => DANS MON BUREAU TOUT DE SUITE!!! (et sans la moutarde!) :D

Anonyme a dit…

Juste pour dire que je viens de tomber sur ce blog et ça me rappelle quand j'étais en terminale on jouait à ce jeu dans ... les dissertations de philosophie.

Ca donnait des trucs marrants, avec ananas, radioactif, amanite etc :)

Anonyme a dit…

on peut voter deux fois pour les deux ???